Les Marasmes des Oréades, ce sont ces petits champignons qui poussent facilement dans les pelouses et pâturages, ces petits rouquins au chapeau mamelonné qui réagissent à l’humidité ambiante. Communs mais méconnus du grand public aujourd’hui, on les mangeait souvent en omelette, dans les campagnes d’antan, comme repas du soir. Très accessible, le faux Mousseron comme on l’appelle, est un bon comestible. Toutefois, c’est un champignon à consommer avec modération, surtout si on le récolte près des zones urbanisées et ce, afin d’éviter toute contamination liée à la pollution chimique des sols.
Etymologie du Marasmius Oreades
Marasmius fait référence au grec Marasmos, qui veut dire maigre, dépérissant, car le faux mousseron a un pied plutôt frêle.
Champignon des prés, nommé encore Bouton de guêtre ou Bouton de culotte en référence à la forme et couleur de son chapeau, dit aussi Mousseron d’Automne (bien qu’on le trouve dans la nature sur une beaucoup plus longue période), on l’appelle aussi Mousseron des montagnes eu égard à l’étymologie grecque d’Oréades (tirée d’Oros) qui désigne les nymphes des montagnes.
Déjà, on trouvait des traces de Muscheron dans la littérature française du XIIème siècle, l’ancêtre de l’actuel Mousseron et du mushroom anglais.
Ce champignon a voyagé à travers les âges en s’adaptant à son environnement, parmi les autres noms latins qu’il a portés : Marasmius oreades, Agaricus caryophyllaeus (1774), Agaricus oreades Bolton 1792 ou encore Collybia oreades (1871.) …
Si on trouve un faux mousseron, on en trouve plein
Les Marasmes des oréades sont petits mais costauds. Contrairement à leur nom de Marasme qui évoque la dénutrition infantile, ils ne sont pas en manque d’alimentation, ni en défaut de croissance ! Connectés par leur mycélium sous terre, ils puisent dans le sol tous les micro-nutriments nécessaires à leur développement jusqu’à épuisement des ressources. Ils brûlent l’herbe en rejetant des nitrates, herbe qui n’en repoussera que plus grasse la saison suivante, quand le cercle de champignons se sera agrandi à la recherche d’une nouvelle zone fertile. Le Marasme des oréades ou faux mousseron est somme toute assez distancié du Mousseron vrai (Tricholome de la St Georges) et n’a que peu de point en commun avec lui, hormis le fait qu’il vit en vaste rond de sorcières, composé de nombreux individus, pouvant atteindre jusqu’à plusieurs mètres de circonférence chez le faux mousseron. La garantie d’une cueillette facile et satisfaisante malgré la petite taille annoncée du Marasme.
Comment reconnaître le Corriolette ?
On les trouve tellement facilement que finalement peu de gens y prêtent attention, ne pensant pas qu’un bon comestible se cache si près d’eux. Mais prudence, car ils existent des champignons semeurs de troubles dans l’herbe des prés, pelouses et bords de routes, qu’il vaut mieux savoir bien identifier. De même taille et dangereux, on trouve les Clitocybes blancs comme le Clitocybe blanchi (Clitocybe deabalta, l’ancien clitocybe rivulosa) qui affectionnent les mêmes biotopes et qui n’hésitent pas à se mêler aux Marasmes, au chapeau ambigu blanchâtre à marronacé avec le temps mais avec des lames plus serrées et légèrement décurrentes contrairement aux Marasmes d’oréades, ou encore les champignons du genre Petites Lépiotes, souvent mortelles, possédant elles un anneau sur leur pied.
Classification résumée
Division Basidiomycètes, Classe Agaricomycètes, Ordre Agaricales, Famille Marasmiaceae.
Chapeau | De 2 à 4 cm en moyenne, en légère forme de cloche, avec un mamelon central, de couleur beige pâle à roux clair. Il réagit aux variations d’humidité, couleur marron unie par temps humide et qui s’éclaircit en séchant sur la marge, marge ondulée comme un peu crantée |
Lamelles | Espacées, non décurrentes, de couleur blanchâtre-crème, inégales, peuvent se terminer en fourches vers la marge, elles sont arrondies sur le pied. |
Pied |
D’apparence frêle mais très coriace, de 5 à 10 cm de haut pour moins d’un demi-centimètre de diamètre, cylindrique, souvent renflé et cotonneux à la base, fin, dans des nuances de crème en majorité, se tord en tous sens sans céder. (Il ne se mange pas, trop dur). |
Chair |
Fine, assez élastique, de couleur blanche, sporée blanche, odeur cyanique, évoquant la noisette ou l’amande amère, avec une saveur douce. |
Habitat |
Pelouses, prairies, aime l’humidité, évolue en famille et en grands cercles de sorcières caractéristiques. |
Saison | Du printemps à l’automne, il aime la pluie et fait plusieurs poussées dans la saison. |
Où et quand aller ramasser le Marasme des Oréades ?
Du printemps à l’automne, le Marasme des oréades sort après la pluie, un peu partout en France dans l’herbe des pelouses, aux abords des routes et chemins ainsi que dans les prés communs. Beaucoup d’anciens s’accordent sur le fait qu’il se développe principalement dans les pâtures à vaches, et non pas dans celle des moutons ou des chèvres.
Cependant, comme ils vivent proches de l’homme et de ses zones urbanisées, ils sont impactés par la pollution des sols, sensibles aux nombreux engrais et autres substrats toxiques qui s’accumulent dans les terres. Tous les terrains ne se prêtent pas forcément à une cueillette saine, il convient donc de prêter une vigilance toute particulière à la qualité de la terre qui les a élevés et nourris, si l’on veut éviter une intoxication induite par ces restes chimiques.
Cuisine et préparation du pied dur
Les Marasmes des Oréades se consomment uniquement CUITS et on coupe leur pied qui est bien trop coriace à manger. D’ailleurs, il est tellement tenace qu’il est quasi impossible à rompre à la seule force de la main.
Avec leur chair imputrescible, ces champignons se conservent volontiers séchés (sans pourrir), ils ne craindront pas la réhydratation ultérieure tout en tenant toutes leurs promesses gustatives par la suite. La chair des petits chapeaux est goûteuse et se tient bien à la cuisson, elle est intéressante en cuisine car elle se prête volontiers aux plats cuisinés en cocotte, ou mijotés sur une longue durée, car elle ne se décomposera pas. Ferme mais tendre à la fois, elle a une super texture et on aime sa saveur en bouche, servi avec délice en omelette familiale ! On fait d’abord revenir les faux mousserons à la poêle une vingtaine de minutes assaisonnés de persil, ail, poivre et matière grasse puis on verse les œufs, 7 min et c’est prêt, bon appétit ! Un repas facile par temps de crise.
Découvrez nos jeux de cartes pour apprendre à reconnaître les champignons comestibles en s’amusant